Le bracelet de la Sirène

Le bracelet de la Sirène

40 cerceaux blancs de 1 m 80 de diamètre réunis par 5 attaches plates en polymiroir.

Un bracelet que la fiancée du géant vert (!) ou une sirène, aurait pu perdre en déambulant dans château, ici dans le salon blanc, qui devient son écrin. Une mythologie se crée alors, au contact de ce bracelet géant, creuset d’une histoire à inventer par le spectateur… 

Sa taille King size produit alors une ambiguïté « Carrollienne ». « Le bracelet de la Sirène » véhicule une forme d’histoire « à la Alice » et incarne la traversée d’une présence gigantesque au cœur du salon blanc du Château. Entre accessoire féminin et pureté du cercle, les cerceaux qui constituent ce bracelet, parlent aussi de l’enfance et de son imagination sans limite…

Et je trouve que ce poème de Baudelaire l’accompagne bien :

La géante

		Du temps que la Nature en sa verve puissante
		Concevait chaque jour des enfants monstrueux,
		J'eusse aimé vivre auprès d'une jeune géante,
		Comme aux pieds d'une reine un chat voluptueux.
		
		J'eusse aimé voir son corps fleurir avec son âme
		Et grandir librement de ses terribles jeux ;
		Deviner si son coeur couve une sombre flamme
		Aux humides brouillards qui nagent dans ses yeux ;
		
		Parcourir à loisir ses magnifiques formes ;
		Ramper sur le versant de ses genoux énormes,
		Et parfois en été, quand les soleils malsains,
		
		Lasse, la font s'étendre à travers la campagne,
		Dormir nonchalamment à l'ombre de ses seins,
		Comme un hameau paisible au pied d'une montagne.
		

Charles BAUDELAIRE